Scandale au Tribunal de Paix de Kinshasa/Gombe: Le dossier physique d’une affaire disparait après la remise en liberté provisoire du prévenu. Négligence ou sabotage calculé ?
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L’affaire opposant le Ministère public au journaliste Patrick Lokala, déjà explosive, vient d’atteindre un nouveau sommet dans l’absurde. Comme si les multiples promesses d’une justice indépendante n’étaient qu’un mirage, voilà que le dossier physique — oui, tout entier — s’est volatilisé.
Ce jeudi 19 décembre 2024, l’audience prévue n’a pas pu se tenir. Pourquoi ? Parce que, selon le Tribunal, « le dossier physique était introuvable », c’est-à-dire les PV d’instruction, PV de saisie, feuilles d’audience… tout a disparu comme par enchantement.
La justice congolaise a-t-elle embauché Houdini ?
Plutôt que d’ouvrir l’audience pour acter ce « dysfonctionnement » (terme bien trop gentil pour ce qui pourrait relever de la fraude), le Président du Tribunal a opté pour une méthode plus discrète, mais tout aussi choquante : ‘’envoyer quelqu’un dire à tout le monde de rentrer chez eux’’. Une manœuvre que l’on pourrait qualifier de « cavalière », si elle ne bafouait pas si ouvertement les règles élémentaires de procédure.
Cette situation ne fait que confirmer ce que d’aucuns murmurent déjà dans les couloirs des palais de justice : la justice congolaise a perdu la boussole.
« Une entrave grave à la bonne administration de la justice », s’indigne la partie civile Christian Lusakueno, évoquant l’impensable : « qu’un dossier aussi soigneusement instruit puisse disparaître du jour au lendemain ».
Et les questions pleuvent. Accident ou préméditation ? Qui tire les ficelles de cette mascarade? Pourquoi un seul dossier disparaît-il, comme par hasard, après la libération provisoire du prévenu ? Et surtout, combien cela a-t-il coûté, en argent ou en faveurs, pour faire disparaître un dossier entier ?
Pendant ce temps, Patrick Lokala, poursuivi pour imputations dommageables, propagation de faux bruits, harcèlement par voie électronique et outrage aux magistrats, a repris ses activités sur X (anciennement Twitter), comme si de rien n’était. Et le plus ironique ? L’homme qui semblait accablé par les preuves lors de l’instruction se pavane maintenant librement, narguant un système judiciaire qui, pour une fois, semble plus coupable que lui.
Justice pour tous ou passe-droit pour certains ? Ce nouvel épisode ne fait qu’accentuer le désespoir d’un peuple qui assiste, impuissant, à la déliquescence d’une institution censée incarner la vérité et l’équité. Les réformes tant vantées par le Chef de l’État et le Conseil Supérieur de la Magistrature ? Balayées comme des miettes sous le tapis poussiéreux de l’impunité.
Affaire à suivre…
La Rédaction.