15 janvier 2025

Crise à la CNDH : ‘’Lorsque vous gérez une institution d’appui à la démocratie, vous devez comprendre que l’Etat de droit, c’est aussi respecter les décisions judiciaires’’. Me. Michel Kazadi met en garde Gisèle Kapinga contre sa rébellion

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Dans un entretien exclusif accordé à la rédaction d’infos-droitshumains.net, Maitre Michel Kazadi qualifie de rebelle l’attitude qu’affiche Gisèle Kapinga.

« La destitution de Monsieur Paul Nsapu n’est plus d’actualité d’autant plus qu’il a été réhabilité par le Conseil d’Etat dans un arrêt de référé liberté récent qui reconnait que la plénière qui avait siégé n’était pas dans un quorum atteint. Le quorum est le deux tiers des membres, soit six, alors qu’ils étaient à cinq. Pour preuve, vous verrez que dans toutes les manifestations officielles, ce n’est pas une équipe rebelle qui représente la CNDH, c’est monsieur Nsapu. Jusqu’à aujourd’hui, c’est lui qui occupe toujours le bureau officiel et elle (Gisèle Kapinga), elle est dans son bureau de la sous-commission droit des femmes et de l’enfant. n’en déplaise à ceux qui s’aventurent à faire de la forfaiture avec un prétendu nouveau PV de destitution en violation des textes ».

Après cette plénière (ayant destitué Paul Nsapu) rejeté par le conseil d’Etat, Gisèle Kapinga avait quand-même prêté serment. Ce qui donne à ce jour, l’image d’une CNDH bicéphale. En dépit de ce fait, cet analyste voit les choses autrement :

« La CNDH a un bureau composé de Monsieur Nsapu comme président, Madame Joël Kona vice-présidente, monsieur Dieudonné Kalindye, rapporteur, Paulette Sefu rapporteure adjointe ainsi que les commission du secrétariat technique. En ce que je sache… Gisèle Kapinga doit comprendre qu’on n’est pas dans une situation qu’elle veut créer et doit accepter que Dieu l’ait élevé entant que présidente d’une sous-commission du genre ; elle peut se contenter de ce poste-là », a souligné Me. Michel Kazadi avant de mettre en garde celle qu’il qualifie de rebelle :

« Moi entant que légaliste, je ne peux que respecter la décision du Conseil d’Etat n’en déplaise aux rebelles qui ne veulent pas prendre en compte la décision de justice de notre pays ; d’autant plus que lorsque vous gérer une institution d’appui à la démocratie, vous devez comprendre que l’Etat de droit, c’est aussi respecter les décisions judiciaires. Si vous ne respectez même pas les textes, les lois qui vous régissent, en quoi devez-vous être modèle ?… c’est de la rébellion au vrai sens du mot. La Commission Nationale de Droits de l’Homme est une institution d’appui à la démocratie, elle doit être exemplaire. Lorsque vous sapez les décisions judiciaires de votre pays alors que vous êtes sensé être une institution d’appui à la démocratie, en quoi vous aspirez à un Etat de droit ?», a-t-il dit avant de renchérir :

« Les gens peuvent avoir des ambitions, mais la légalité veut que Paul Nsapu soit président. Dans son for intérieur, Maitre Gisèle Kapinga que je respecte beaucoup sait que ce qu’elle fait, c’est de la rébellion. Entant qu’avocate, elle doit savoir que la réalité la rattrapera tôt ou tard. Parce que, lorsqu’une décision du Conseil d’Etat est rendue, vous vous évertuez à la saper pour prétendre par des actions démesurées que vous êtes présidente de la CNDH, vous serez rattrapez ».

Ce juriste en appelle par ailleurs à l’implication personne du Chef de l’Etat pour mettre définitive fin à cet imbroglio crée par Gisèle Kapinga.

« J’attire l’attention du Président de la République entant que garant du  bon fonctionnement des institutions, de pouvoir y jeter un coup d’œil parce que…il serait mieux que l’ordre revienne et l’ordre, c’est respecter les textes… Nous sommes en période électorale, la CNDH a un rôle important à jouer dans ces échéances, mais si elle (Gisèle Kapinga) continue à faire ce qu’elle est en train de faire, ça sera regrettable pour notre pays et pour la démocratie ».

Pour extirper la CNDH de cette situation, Me. Kazadi préconise le respecte l’Etat de droit qui à l’en croire, c’est le respect des textes, le respect de la procédure ; mais aussi, le respect de la fonction de l’autre… Moi entant qu’avocat, je suis fier de voir les avocats être élevés en dignité, mais lorsqu’on voit que c’est une avocate qui crée un conflit au sein d’une institution pour les postes, c’est regrettable.

Cette situation qui risque de prendre d’autres proportions si le Président Félix-Antoine Tshisekedi ne s’y attèle. En ce jour, cette institution d’appui à la démocratie ne fonctionne pas convenablement. Elle ne travaille pas ça fait près de trois mois alors qu’elle a un mandat de cinq ans. Près d’une année est déjà perdue dans des conflits internes inutiles alors que ces animateurs avaient été délégués par les différentes structures de la société pour travailler en vue de sauvegarder les droits humains en République Démocratique du Congo.

Pour rappel, ce conflit a dégénéré dès retrait de confiance de quelques commissaires nationaux de la CNDH à leur Président Paul Nsapu. La plénière ‘’illégale’’ convoquée le 01 septembre l’a destitué, mais il a été réhabilité par le Conseil d’Etat qui, dans son arrêt de référé liberté, a reconnu que la plénière qui avait siégé ne l’avait pas dans un quorum atteint. Mais depuis, Gisèle Kapinga qui a aussi prêté serment en qualité de présidente, s’évertue à saper cette décision judiciaire se considérant toujours présidente en violation flagrante de la loi.

Affaire à suivre…

Joël Diawa

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