18 avril 2024

RDC : 7 points clés à retenir sur le procès François Beya et consorts devant la Haute Cour Militaire?

0
Partager

Rédaction :+243817406088

L’audience n’aura duré que 35 minutes, le temps pour la Haute Cours d’acter les comparutions des avocats et procéder à l’identification des prévenus qui étaient au total six, dont François Beya, le principal, apparu vêtu en tenue traditionnelle des prisonniers.

Aussitôt la séance ouverte, les avocats de la défense ont soulevé quelques exceptions à partir desquelles, ils ont sollicité une remise, question de pénétrer le dossier, car « n’ayant reçu la citation à prévenue que tardivement », a laissé entendre le professeur Raphael Nyabirungu.

La citation à prévenue que la rédaction de infos-droitshumains.net a eu à éplucher évoque plusieurs faits infractionnels mis à charge de François Beya et ses co-accusés dont, le colonel Cikapa David, le commissaire principal supérieur Lyly Thambwe, le lieutenant-colonel Kalenga Pierre, le brigadier Tonton Sekele et Banda Guy, secrétaire particulier du prévenu principal. Ils sont notamment poursuivis pour participation criminelle, abus de pouvoir et d’autorité, tentative d’atteinte à la vie du chef de l’Etat et outrage au chef de l’Etat et haute trahison.

De droite à gauche, le colonel Cikapa et Guy Banda
De droite à gauche, François Beya, commissaire principal supérieur Lyly Thambwe et le lieutenant-colonel Kalenga

Achat des effets militaires et participation criminelle

En effet, à en croire le ministère public, François Beya, alors conseiller spécial du Chef de l’Etat en matière de sécurité, a, sans autorisation du ministre de la défense et de la maison militaire du chef de l’Etat, instruit le colonel Cikapa David, chef de protocole au conseil national de sécurité, de commander et d’acheter plusieurs matériels et effets militaires à Liège. Il lui est également reproché d’avoir incité le commissaire supérieur principal Lyly Thambwe à se rendre au centre d’instruction de la police à Kasangulu, pour organiser et participer aux séances d’entrainements des tirs au profit des éléments de la PNC, à l’insu des autorités de la police; et de l’avoir incité à créer, sans autorisation de la hiérarchie de la police, un sous-commissariat dans l’enceinte de la ferme privée de François Beya au quartier Mitendi à l’ouest de Kinshasa.

L’organe de la loi reproche également à l’ex-conseiller spécial de Félix Tshisekedi d’avoir, en 2021, établi le contact physique à Harare au Zimbabwe avec le général déserteur Jhon Numbi, qui selon le ministère public, s’activerait au recrutement d’anciens éléments simba et autres vivants en Angola et en Namibie pour renverser le régime en place.

Des propos outrageants contre le Chef de l’Etat

Le ministère public révèle aussi qu’en date du 13 janvier 2022, Guy Banda aurait tenu des propos injurieux et offensant envers la personne du Chef de l’Etat, qualifiant le régime «des parvenus ». Des propos publiés sur le compte WhatsApp de Lyly Thambwe, dont Francois Beya était au courant, mais en qualité de conseiller spécial du chef de l’Etat en matière de sécurité, il n’a pas informé son chef.

Lui-même a, toujours selon la citation à prévenue, tenu envers le Président de la République, les propos injurieux et offensant en usant des termes en lingala «zoba zoba, matama, alingi kaka fufu», propos rapportés par un certain Léon Kangudia sur sa page whatsapp.

En fin, le ministère public rapporte que Francois Beya, alors conseiller spécial du Chef de l’Etat avait reçu les informations sur un projet de trahison et d’espionnage de nature à nuire à la défense nationale, d’attentat ou de complot contrer la sécurité intérieure de l’Etat et de déstabilisation du pouvoir de Kinshasa à partir de la Tanzanie, mais a refusé de la livrer au chef de l’Etat.

L’affaire a été renvoyé au 10 juin prochain sur demande des avocats de la défense. Remise solliciter afin de pénétrer le dossier. En attendant, les avocats de François Beya ont formulé une demande de mise en liberté provisoire.

Joël Diawa

About Author

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *