RDC : Sous-payés, les agents du ministère de la jeunesse, INC dénoncent l’injustice salariale dont ils sont victimes sous l’Etat de Droit (Enquête)

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«…Nous entendons aussi améliorer les conditions de travail des fonctionnaires et agents de l’Etat. Dans cette optique, nous souhaitons initier des échanges avec les différents syndicats socio professionnels afin de trouver des solutions à toutes ces préoccupations… », disait le chef de l’Etat Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo dans son discours d’investiture le 19 janvier 2019. Une volonté réitérée trois ans plus tard à dans la Province du Sankuru : « vous verrez, avec notre politique de mobilisation accrue des recettes publiques, les conséquences que cela va apporter. Les salaires des fonctionnaires de l’État vont augmenter. Nous ne sommes pas venus voler. Faites-moi confiance », répondait le Président de la République à la préoccupation de la femme d’un policier sur les conditions salariales de son mari.
Malheureusement, cette promesse du Premier des congolais n’a été réalisée que de manière sélective. Si les agents de certains ministères ont bénéficié de l’augmentation des primes et avantages sociaux, il n’en est pas le cas pour le ministère de la jeunesse et initiation à la nouvelle citoyenneté où les agents du secrétariat général se plaignent des leurs conditions.
« Nous ne nous rendons pas au travail régulièrement parce que nous sommes sous-payé pour ne pas dire mal-payé. Un attaché de deuxième classe qui a un titre académique de licencié, au ministère de la jeunesse, il a une prime de 200.000 franc congolais. S’il n’est pas mécanisé, il ne vit qu’avec ça mais s’il est mécanisé, il a un salaire de base d’environ 270.000 fc ce qui lui fait environ 470.000 fc. Par contre, un agent qui a le même grade dans d’autres ministères touche aux environs 1.000.000 et 1.250.000 franc congolais ou plus selon les ministères. Nous vivons l’injustice de l’Etat sous l’Etat de droit parce que nous sommes sous-payés», dénonce BDK, attachée de deuxième classe au ministère de la jeunesse qui s’interroge sur les raisons de cet écart de traitement.
« Nous sommes tous, travailleurs de l’Etat congolais, mais comment ce même Etat qui doit être comme une mère, traite ses enfants de manière injuste ? », s’est-elle interrogée.
Certaines sources justifient cette différence par le fait que le ministère de la jeunesse ne soit pas générateur des recettes. Mais dans une république, tous les ministères ne sont pas générateurs des recettes, ils y a ceux qui existe pour le bon fonctionnement de l’Etat, ses agents ne peuvent donc pas être victimes des missions que l’Etat lui a confiées.
Outre des raisons exogènes, les agents du secrétariat général à la jeunesse dénoncent aussi le comportement d’une certaine Thérèse Mbuji Bungi, conseillère financier au cabinet du ministère.
« Madame Thérèse Mbuji Bungi a passé près de 5 ans comme Secrétaire Générale ai. Actuellement, elle est conseillère au cabinet, si l’actuel Secrétaire Général va au cabinet pour plaider en faveur des agents, c’est elle qui bloque ».
Après les enquêtes menées au sein du ministère de la jeunesse et initiation à la nouvelle citoyenneté, la rédaction d’infos-droitshumains.net a découvert deux listings ; le premier est celui des agents qui touchent la prime de 200.000 et le deuxième, constitué d’environ 40 agents qui touchent au-delà. Aucune justification n’a été fournie quand à ce.
Depuis le mois de juillet de cette année, sur instruction du Vice-Premier Ministre, Ministre de la fonction publique, 4% de la prime sont retenus pour le compte de la CNSSAP dans tous les ministères, une situation qui inquiète énormément les agents du ministère de la jeunesse qui se.
« Jusqu’à présent, cette retenue ne pose aucun problème. Mais nos collègues d’autres ministères, qui touchent des millions de franc congolais, leur 4% sera beaucoup plus significatif que le nôtre. Cela veut dire qu’au moment de la retraite, nous pouvons avoir le même grade, mais, lui aura plus d’avantages que nous », a regretté Charly. Conséquence, les agents du ministère de la jeunesse cherchent à être transférés ailleurs comme Richard.
« J’étais à la jeunesse entre 2018-2019, j’ai demandé un transfert à l’ESU. J’ai quitté parce que non seulement la prime ne sortait pas, mais ceux qui percevaient, leurs primes étaient très insignifiantes. Pour ne pas subir le même sort, j’ai sollicité le transfère ailleurs », nous a dit Richard.
Au-delà de ces dénonciations, les agents du secrétariat à la jeunesse ont en outre, formulés quelques propositions dont l’instauration d’une taxe pour la jeunesse afin de pouvoir résorber le problème.
« Notre ministère a pour vocation d’encadrer les jeunes, mais si nous n’avons pas des moyens, comment allons-nous les encadrer ? Nos centres sont pollués, nous n’avons pas des moyens. Si l’Etat n’a pas des moyens, il peut créer une taxe de la jeunesse qui pourra permettre au ministre d’avoir les moyens de sa politique», a suggéré Wilson.
Lors de son passage au Stade des Tata Raphael pour visiter les infrastructures de la francophonie, le Président de la République avait constaté que le bâtiment qui abrite le secrétariat général à la jeunesse était en état de délabrement très avancé. Il a aussitôt instruit que le bâtiment soit réhabilité tout en promettant d’y revenir pour s’assurer de l’évolution des travaux. Aux dernières nouvelles, nous apprenons qu’il y a certains agents qui s’organiseraient pour faire croire au Chef de l’Etat que dans leur ministère, tout marchait sur des roulettes, et les avertis s’organisent aussi pour faire échec à cette démarche.
Joël Diawa