7 novembre 2025

Assemblée Nationale : Aimé Boji Sangara, pour un leadership de renouveau et d’unité

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Parmi les candidats figuraient notamment Crispin Mbindule, auteur de la pétition ayant conduit à la démission de Vital Kamerhe, ainsi que Christophe Mboso, actuel deuxième vice-président de l’Assemblée nationale. Cependant, selon les équilibres politiques établis, la présidence de la chambre basse devait revenir à l’Union pour la Nation Congolaise (UNC). Deux de ses cadres étaient en lice : Jean-Baudoin Mayo Mambeke et Aimé Boji Sangara. Sans surprise, c’est ce dernier qui a été plébiscité pour diriger l’institution.

Une question de géopolitique

La candidature d’Aimé Boji apparaissait comme la plus plausible. Jean-Baudoin Mayo, originaire du Grand Bandundu, provient de la même aire géopolitique que la Première ministre issue du Kongo-Central. Dans un souci d’équilibre régional, il convenait donc que ce poste revienne à la partie orientale du pays. À ce titre, la candidature de Boji s’est naturellement imposée comme un choix de consensus.

Economiste de haute facture

Aimé Boji est un économiste chevronné, formé au Royaume-Uni. Il est titulaire d’un bachelier en économie, administration des affaires et management de l’Université Oxford Brookes, ainsi que d’un diplôme d’études supérieures en migration forcée obtenu au International Developpement Center, Queen Elizabeth House de la même université. En 1996, il a décroché un Master en économie du développement à l’Université d’East Anglia.

Entre 1994 et 1995, il a été assistant de recherche à Queen Elizabeth House, avant de coordonner plusieurs projets au Africa Center de Londres. Il a ensuite occupé le poste de directeur des relations publiques à la Royal Commonwealth Society jusqu’en 2005.

Son parcours lui a permis de bâtir un vaste réseau à travers les pays du Commonwealth, participant à de nombreux sommets de chefs d’État et réunions ministérielles. Il a également mis à profit ses contacts pour soutenir les actions diplomatiques de la République démocratique du Congo à Londres, en sensibilisant les milieux politiques britanniques sur les conflits à l’Est du pays.

Un technocrate au service de l’État

Sur le plan politique, le potentiel futur président de l’Assemblée Nationale a occupé plusieurs fonctions ministérielles :

  • Ministre du Commerce extérieur (2016–2017)
  • Ministre d’État, ministre du Budget (2021–2025)
  • Ministre d’État, ministre de l’Industrie (2025)

Son passage au ministère du Budget a été particulièrement remarqué. Travailleur rigoureux et animé par la volonté de crédibiliser les finances publiques, il a instauré une nouvelle culture de performance et de transparence. Sous sa gestion, le budget national est passé de 4 à plus de 17 milliards de dollars US, tout en assurant la stabilité sociale du personnel politique et administratif. On retiendra également que, durant tout son mandat, le projet de loi de finances a toujours été déposé à temps devant l’Assemblée nationale ; une première dans l’histoire récente du pays.

Un parlementaire aguerri

Élu député national pour la première fois en  2006, Aimé Boji cumule trois législatures. Il connaît parfaitement les rouages du travail parlementaire et maîtrise les dynamiques institutionnelles. Il a notamment siégé à la commission Environnement et Ressources naturelles, sous-commission Mines (2006), puis à la commission Écofin (2011).

Un fidèle compagnon de Vital Kamerhe

Aimé Boji a rejoint son mentor Vital Kamerhe dès 2005, quittant ses fonctions au Royaume-Uni pour le seconder alors que celui-ci était secrétaire général du PPRD. Il a été élu député national en 2006, 2011 et 2023.

À la suite de la démission de Kamerhe de la présidence de l’Assemblée nationale en 2009, Boji l’a suivi pour fonder ensemble, en 2010, l’Union pour la Nation Congolaise (UNC). Il a joué un rôle clé dans la signature de l’accord de Nairobi en novembre 2018 entre Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe, accord qui a ouvert la voie à la victoire de la coalition Cap pour le Changement à la présidentielle de 2018.

En septembre 2019, il a assuré avec brio l’intérim du Secrétariat Général de l’UNC durant la période tumultueuse du parti consécutive à l’arrestation de Kamerhe.

Un leader rassembleur

Polyglotte, parlant couramment le français, l’anglais, le swahili et le lingala, Aimé Boji Sangara est reconnu pour sa modération, sa sobriété et son efficacité. Fin stratège et homme de dialogue, il a souvent su bâtir des passerelles politiques même dans des situations délicates.

Son élection à la présidence de l’Assemblée Nationale s’annonce comme un moment décisif pour la RDC, dans un contexte marqué par la quête de stabilité institutionnelle et la gestion de la crise persistante à l’Est du pays.

Joël Diawa

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