RDC : Me. Junior Kapuya invite les cameramen à maîtriser non seulement la technique de captation, mais aussi les limites juridiques et éthiques de leur pratique
Rédaction: +243 817 406 088
Sous le thème évocateur « De la caméra au leadership : parcours inspirant », l’Union Nationale des Cameramen du Congo (UNCC) a organisé, le samedi 18 octobre 2025, une journée d’échanges d’expériences réunissant tous les opérateurs de prise de vue et d’autres acteurs du secteur audiovisuel. Cette initiative visait à promouvoir la montée en compétence et la responsabilisation des cameramen, souvent considérés à tort comme de simples techniciens, alors qu’ils occupent un rôle central dans la production et la diffusion de l’information.
Parmi les intervenants de marque, Maître Junior Kapuya Meleka, avocat au Barreau de Kinshasa/Gombe et ancien membre du Conseil de l’Ordre, a captivé l’assistance par une communication dense et pédagogique sur le thème : « Les enjeux de la responsabilité juridique dans l’exercice des fonctions du cameraman au sein d’une entreprise de presse. »
Dans son exposé, Maître Kapuya a rappelé que l’exercice du métier de cameraman ne se limite pas à la maîtrise technique de la captation d’images, mais s’étend à la compréhension des implications juridiques et éthiques qui y sont associées.
« Il est impératif pour les cameramen d’agir en professionnels éclairés, connaissant non seulement la technique de captation, mais aussi les limites juridiques et éthiques de leur pratique », a-t-il souligné.
Cet avocat a insisté sur la nécessité d’une vigilance accrue dans des contextes sensibles, où chaque image filmée peut avoir des conséquences juridiques ou sociales. Il a notamment évoqué le respect de la vie privée, le droit à l’image, la véracité des informations diffusées, ainsi que l’interdiction d’inciter à la haine ou à la violence :
« La liberté de la presse est un droit fondamental, mais elle n’est pas absolue. Elle est encadrée par des obligations précises », a précisé Me. Kapuya.
Selon lui, les cameramen doivent être considérés non plus comme de simples exécutants, mais comme de véritables acteurs de la responsabilité éditoriale au sein des entreprises de presse.
« Vous devez être les garants d’une image responsable et éthique, au service de la vérité et du respect des droits humains », a-t-il insisté.
Cette approche vise à renforcer la professionnalisation du secteur audiovisuel congolais et à encourager les opérateurs à intégrer les dimensions légales dans leurs pratiques quotidiennes.
À l’issue de son intervention, Maître Kapuya Meleka a exprimé sa satisfaction quant à la qualité de l’organisation et la pertinence des échanges.
« La qualité de cette journée était largement au-dessus de mes attentes. Je vous encourage à poursuivre dans cette voie et à continuer de nous rendre fiers par vos actions », a-t-il déclaré.
Il a par ailleurs rappelé l’importance, pour tout professionnel, de maîtriser les outils juridiques de son métier :
« Lorsque vous vous lancez dans une profession, la première des choses est de connaître les règles légales qui vous protègent et vous évitent de subir la foudre de la loi. »
Cette journée d’échanges, placée sous le sceau de la réflexion et du partage d’expériences, marque une étape importante dans la valorisation du métier de cameraman en République Démocratique du Congo. L’UNCC, à travers ce type d’initiatives, entend poursuivre son engagement en faveur de la formation continue, de la reconnaissance professionnelle et du leadership dans le secteur audiovisuel.
Joël Diawa
