29 mars 2024

Journée Internationale pour l’abolition de l’esclavage : La nouvelle loi en matière de lutte contre la traite des personnes sera d’une importance extrême pour réprimer toutes les formes modernes d’esclavages (Eric Kuku Kiese)

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L’Humanité a célébré ce vendredi 2 décembre, la Journée Internationale pour l’abolition de l’esclavage. La célébration de cette journée instituée en 1949 par les Nations Unies par le vote d’une convention  pour la répression et l’abolition de la traite des êtres humains et pour l’abolition de l’exploitation de l’acte sexuel actualise le combat permanent contre toutes les autres formes d’esclavage moderne qui privent à de très nombreux êtres humains, leurs libertés et leurs droits les plus élémentaires à la dignité, au travail libre, à la vie tout simplement.

Le coordonnateur de l’Agence pour la Prévention et la Lutte contre la Traite des personnes a dans un entretien accordé à la rédaction de infos-droitshumains.net, estimé que l’esclavage dans ses formes anciennes a évolué.

« Aujourd’hui on parle de plus en plus de l’esclavage moderne où la traite des personnes se présente sous plusieurs formes plus subtiles notamment, le travail forcé soit le travail qu’on a accompli contre son gré ou sous la menace d’une peine quelconque, nous avons le mariage forcé, nous avons la servitude pour dette ».

Dans toutes ces formes de l’esclavage modernes Eric Kuku Kiese Nzal’ A Bar note que, « c’est l’industrie du sexe » qui est de plus en plus recrudescente et que ce sont plus des « femmes et les filles qui sont les plus utilisées ».

Pour lutter contre ce fléau en République Démocratique du Congo, le Président, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo avait créé en 2019, l’Agence pour la Prévention et la Lutte contre la Traite des Personnes. Son coordonnateur rappelles différentes actions menées sur terrain pour éveiller la conscience de la population quant à cette question.

« En application de l’ordonnance du président de la République pour la création et le fonctionnement de l’Agence pour la Prévention et la Lutte contre la Traite des Personnes, l’agence qui est une institution spécialisée attachée au cabinet du Chef de l’État a  effectivement procéder à d’intenses campagnes de sensibilisation  non seulement dans la ville de Kinshasa où nous avons fait des campagnes de test, mais nous l’avons étendu dans 13 provinces afin que la notion de la traite des personnes perçue dans toutes ses formes ; mariage forcé travail forcé, recrutement des enfants dans les conflits armés…et surtout les formes les plus cruelles en matière d’exploitation sexuelle, soit bien perçue par la population avant que les victimes potentielles qui peuvent tomber dans ces différentes formes de traite de personnes puissent de manière efficace s’en prévenir. Mais au-delà des campagnes, pour les officiels, ceux qui sont dans la chaine pénale tels que les magistrats, les avocats, les juges, nous avons estimé qu’il fallait renforcer leurs capacités cognitives en matière de traite des personnes. En même temps que nous soutenons cette campagne intensive en matière de sensibilisation contre la traite des personnes, nous avons également soutenu des ateliers de formation, des matinées d’information et de formation pour que tous les acteurs qui interviennent dans la première ligne, dans la chaine pénale puissent être imprégnés des notions  de la traite des personnes, donc, réagir déjà avec des lois existantes contre toutes les formes de traite des personnes ».

Mais au-delà de la sensibilisation, l’agence a également élaboré un avant-projet de loi modifiant le code pénal congolais du 30 janvier 1940 en inscrivant les aspects de la prévention et de la répression de la traite des personnes,  avec la collaboration du gouvernement. Cet avant-projet a été endossé par le ministre des Droits Humains qui l’a défendu au parlement. En attendant sa promulgation, Eric Kuku Kiese estime que cet instrument juridique, une fois promulgué, sera d’une importance extrême pour réprimer toutes les formes modernes d’esclavages.

« C’est un projet de loi qui modifie  essentiellement le code pénal livre 2ème qui est porté sur l’article 67 et suivant. L’intérêt de cette loi  c’est que ça porte insertion  des différentes formes de traite des personnes qui ne constituaient pas dans le passé, des infractions dans le corpus juris de notre pays. Donc, la journée du 2 décembre aura un sens particulier non seulement pour l’Agence pour la Prévention et la Lutte contre la Traite des Personnes, mais pour tout congolais et toute congolaise parce que désormais, dans les quelques jours qui viendront, la loi portant modification du code pénal par insertion des infractions en matière de traite des personnes sera d’application, donc, nous allons non seulement traquer, mais aussi, obtenir la condamnation des auteurs et bourreaux en matière de traite des personnes »,a-t-il rassuré.

Malgré tous les efforts  consentis, l’APLTP ne saura toute seule mettre un terme à l’esclavage moderne en RDC. C’est dans ce contexte que Kuku Kiese en appelle au concours de toutes les branches qui peuvent être utile dans ce travail.

« L’efficacité du travail de l’APLTP dans le travail de l’abolition de la traite des personnes est lié à l’interconnexion de différents ministères et service spécial qui travaille avec l’APLTP. Cette dernière est une institution pilote qui intervient en matière de traite des personnes mais qui incite des structures appropriées à intervenir de manière directe. Nous comptons à travers nos actions, rehausser la cotation de la RDC au niveau international parce que nous sommes à la cotation au niveau 2 avec observation, et nous tenons absolument avec tous les efforts qui sont consentis et bien perçus par nos partenaires essentiellement, l’USAID et l’OIM, que la République Démocratique du Congo soit inscrit parmi les Etats ou la traite des personnes est sérieusement combattu ».

Signalons que l’APLTP a disponibilisé le 129 comme son numéro de call center afin de permettre à la population et à ceux qui se sentent victimes  de forme d’esclavage à dénoncer ces pratiques.

Merlin Kamalandua

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