Meurtre de Merveille Mulumba : TGI/Gombe, un verdict qui reflète la véracité des faits
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Le 23 janvier 2025, l’opinion publique a été profondément choquée par l’annonce du décès de Merveille Mulumba Kabwayi, survenu dans des circonstances aussi tragiques qu’inattendues. Ces événements, aussi rocambolesques que complexes, ont été minutieusement examinés au cours d’un procès mené devant le Tribunal de Grande Instance de Kinshasa/Gombe. Malgré la clarté du verdict rendu, certaines voix continuent de jeter le discrédit sur la justice congolaise, insistant à tort sur une prétendue défaillance. Pour dissiper les malentendus et rétablir la vérité des faits, la Rédaction du Journal Télévisé des Droits Humains a compulsé l’ensemble du dossier judiciaire.
Des faits limpides
Le 23 janvier 2025, la nouvelle se répand comme une traînée de poudre : Merveille Mulumba Kabwayi vient de décéder dans un hôpital de Kinshasa. L’autopsie médico-légale effectuée le 3 février 2025 confirme que la victime a succombé à des coups et blessures. L’enquête du parquet aboutit à la mise en accusation de quatre personnes dont trois femmes et un homme, traduits devant le Tribunal de Grande Instance de Kinshasa/Gombe.
Ces accusées, Suza Lozolo Nora, Kimona Masamba Balbine, Koko Makakana Hugette et Lokombe Lufoy Bénie Winner sont poursuivies pour meurtre. Toutefois, l’instruction et la plaidoirie ont établi que ces femmes ne sont ni les auteurs, ni les commanditaires du crime.
Ce que révèle l’enquête
La vérité judiciaire révèle que, dans la nuit du 22 au 23 janvier, Merveille Mulumba se trouvait avec une femme identifiée comme sa copine (probablement une travailleuse du sexe) à l’hôtel Bibi, sis au n°153 de l’avenue Luvungi, dans la commune de Kinshasa. Vers deux heures du matin, un différend éclate. La femme réclame de l’argent pour les services rendus, mais Mulumba refuse de payer et tente de fuir. La femme crie au voleur !
Ces faits sont confirmés par le témoignage de Masingende Fuluyo Jonathan, sentinelle d’un chantier proche de l’hôtel :
« La victime a été tabassé par des personnes inconnues de suite de dénonciation de sa copine qui a crié au voleur avant même qu’il n’arrive au lieu où il a trouvé refuge », a-t-il déclaré devant l’Officier de Police Judiciaire.
Dans sa fuite, la victime enjambe plusieurs murs et a marché sur la toiture de la parcelle située au n°148 de l’avenue Kindu, dans la même commune, une parcelle habitée par les quatre accusés. Se retrouvant en détresse dans ladite parcelle, il sollicita un refuge. Selon le témoignage de Suza Lozolo Nora, il disait : « Je ne suis pas un voleur, protégez-moi », tout en évoquant une “affaiblisse”, signe probable d’un état d’épuisement ou de choc.
Pris de panique, les résidents de la parcelle, eux-mêmes inquièts pour leur sécurité, alertent la police. C’est ainsi que Merveille Mulumba sera conduit à l’hôpital, où il finira par succomber à ses blessures.
Un acquittement fondé sur le droit
À l’issue du procès, le Tribunal de Grande Instance de Kinshasa/Gombe a rendu sa décision sous le RP 31402 dont voici un extrait :
« …Ainsi à défaut pour le Ministère Public et la partie civile d’apporter la preuve attestant que les prévenus avaient porté des coups sur la personne de la victime qui succomba à la suite desdits coups, le tribunal dira que l’élément matériel fait défaut… Dit non établi en fait comme en droit, l’infraction de meurtre à charge des prévenus… »
En d’autres termes, le tribunal ne remet pas en cause les conclusions du rapport médico-légal : il y a bien eu meurtre. Mais l’instruction a démontré que ses véritables auteurs ne sont pas ceux qui ont comparu devant le tribunal. Dès lors, parler d’un « acquittement précipité » ou d’une tentative d’« effacer les traces du dossier », comme le prétendent certains médias, relève de la pure spéculation.
L’État de droit ne consiste pas seulement à condamner à cor et à cri ; il exige également d’acquitter les innocents lorsque les preuves de leur culpabilité font défaut. Il n’y a donc aucun scandale dans la décision rendue par le TGI/Gombe : la justice a été rendue conformément à la loi.
La voie légale pour contester
Il est important de rappeler que toute contestation d’une décision judiciaire est prévue par la loi : les voix de recours ! Agir autrement, notamment par insinuation, revient à remettre en question l’autorité du Chef de l’Etat dès lors que, l’article 149 de la constitution stipule clairement :
« La justice est rendue sur l’ensemble du territoire national au nom du peuple. Les arrêts et les jugements ainsi que les ordonnances des Cours et Tribunaux sont exécutés au nom du Président de la République. »
Le verdict rendu dans l’affaire Merveille Mulumba n’est pas une négation de la souffrance ni un oubli de la victime. Il est simplement l’expression d’un principe fondamental consacré par l’article 17 de la constitution dans son alinéa 9 : »La responsabilité pénale est individuelle. Nul ne peut être poursuivi, arrêté, détenu ou condamné pour des faits d’autrui ». Et, tant que les véritables auteurs n’ont pas été identifiés, la justice reste engagée à poursuivre la vérité, mais sans céder à l’émotion ou à la pression de l’opinion.
La Rédaction
